J’ai failli passer à côté de cette aide de 810 € réservée aux retraités, personne ne m’en avait parlé

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Chaque année, des milliers de retraités français passent à côté d’une somme qu’ils auraient pourtant le droit de percevoir. Cette aide, souvent ignorée, peut atteindre jusqu’à 810 euros bruts par an. Et pourtant, aucune condition de ressources n’est requise : il suffit d’avoir travaillé comme vacataire, contractuel ou auxiliaire dans la fonction publique pour en bénéficier.

Ce régime complémentaire méconnu que beaucoup oublient de réclamer

Le régime concerné s’appelle Ircantec (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques). Il s’adresse à tous ceux qui ont travaillé dans la fonction publique sans avoir eu le statut de fonctionnaire. Cela inclut de nombreux postes : vacataires d’université, animateurs périscolaires, agents de mairie contractuels, ou encore anciens salariés de structures publiques en CDD.

Selon un rapport de la Caisse des dépôts, rendu public en mars 2025, plus d’un quart des personnes affiliées à l’Ircantec ne réclament jamais leur pension. Environ 437 000 personnes nées entre 1949 et 1954 seraient concernées, ce qui représente 27,5 % des anciens affiliés à ce régime complémentaire.

Des montants qui peuvent dépasser 800 euros par an

Les montants non perçus varient selon la durée des cotisations. Voici un aperçu :

Durée moyenne de cotisation Pension annuelle estimée
5 ans Environ 230 € bruts / an
15 à 25 ans Environ 500 à 650 € bruts / an
35 à 40 ans Jusqu’à 810 € bruts / an

Ce revenu complémentaire est donc loin d’être symbolique, surtout pour les retraités modestes qui doivent faire face à la hausse des prix. Il suffit parfois d’un simple oubli pour passer à côté de cet apport bienvenu.

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Pourquoi tant de retraités oublient cette pension ?

Selon Ronan Mahieu, directeur des statistiques à la Caisse des dépôts, plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • Des carrières fragmentées : les personnes concernées ont souvent travaillé dans plusieurs régimes différents au fil de leur parcours.
  • Un manque d’information : beaucoup ignorent qu’ils ont cotisé à l’Ircantec lors de certains emplois temporaires.
  • Des changements de régime : ceux qui deviennent fonctionnaires passent à la CNRACL, ceux qui partent dans le privé rejoignent l’Agirc-Arrco, et oublient parfois leur passage à l’Ircantec.
  • Une méconnaissance des démarches : certains anciens salariés, notamment ceux vivant à l’étranger, ne pensent pas à faire valoir leurs droits en France.

Une démarche unique pour tout réclamer en ligne

Depuis 2019, il est possible de réclamer toutes ses retraites (de base et complémentaires) via un seul formulaire en ligne. Il suffit de se connecter sur le portail officiel info-retraite.fr et d’utiliser le service « Demander ma retraite ».

Grâce à ce service, l’Ircantec est automatiquement notifiée si la personne y a droit. Mais pour ceux déjà à la retraite qui ne l’auraient jamais fait, une demande spécifique peut être déposée rétroactivement, dans la limite de cinq années passées.

Une campagne de relance qui a déjà porté ses fruits

Entre 2022 et 2024, l’Union retraite a mené une vaste campagne d’information en envoyant plus de 70 000 courriers de rappel aux personnes potentiellement concernées. Résultat : près de 26 % des destinataires ont finalement entrepris les démarches, entraînant une baisse du taux de non-recours de 42 % à 39 %.

Il reste toutefois plus de 400 000 retraités susceptibles de réclamer cette pension complémentaire sans le savoir. Une simple vérification de carrière peut suffire à détecter des droits oubliés.

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Les personnes les plus à risque d’oubli

Les profils les plus concernés sont souvent :

  • Ceux ayant travaillé dans la fonction publique avant 30 ans sans y faire carrière ensuite
  • Les travailleurs étrangers repartis dans leur pays d’origine
  • Les personnes ayant cumulé de nombreux petits contrats à durée déterminée

En cas de doute, une demande d’historique de carrière peut être adressée à la Caisse des dépôts, ou consultée directement via le compte retraite personnel en ligne.

Connaissiez-vous l’Ircantec avant de lire cet article ? Avez-vous vérifié si vous (ou un proche) pouviez en bénéficier ? N’hésitez pas à partager vos retours d’expérience ou à poser vos questions ci-dessous.

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Amandin Quella-Guyot

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