Le pouvoir d’achat des agents de la fonction publique subit un nouveau coup dur cette année. Déjà affectés par le gel de leur salaire depuis juillet 2023, plus de 200 000 fonctionnaires devront également faire une croix sur une prime qui représentait un complément financier non négligeable.
Le gel des salaires des fonctionnaires se poursuit
Depuis plusieurs années, les fonctionnaires font face à une stagnation de leur rémunération. Le gouvernement a confirmé que le point d’indice, utilisé pour calculer les salaires, resterait inchangé en 2024. Ce gel prolongé, dans un contexte d’inflation élevée, impacte directement leur pouvoir d’achat.
Mais ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle. Une annonce récente du ministère de la Fonction publique est venue aggraver la situation : la suppression d’une prime qui permettait à de nombreux agents de compenser une partie de leur perte de revenu liée à l’inflation.
La suppression de la GIPA, un coup dur pour les agents publics
Instaurée en 2008, la Garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) avait pour but de maintenir le niveau de vie des fonctionnaires dont l’évolution salariale était inférieure à l’inflation. Elle était versée aux agents, qu’ils soient titulaires ou contractuels, sous certaines conditions. En 2023, cette prime avait bénéficié à plus de 200 000 agents dans la fonction publique d’État et près de 143 000 dans la fonction publique territoriale.
Cependant, le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, a confirmé fin janvier que la GIPA ne serait pas versée en 2024 et qu’aucune programmation n’était prévue pour 2025. Cette décision marque la deuxième année consécutive sans ce soutien financier, dans un contexte de restrictions budgétaires drastiques. L’an dernier, cette prime avait coûté environ 800 millions d’euros à l’État.
Une perte financière significative pour les agents
En 2023, le montant moyen de la prime GIPA s’élevait à environ 663 euros par agent, avec des sommes pouvant dépasser 1 000 euros pour certains. Si elle avait été reconduite cette année, son montant aurait été encore plus élevé en raison d’une inflation estimée à 12 % sur la période de référence (de décembre 2020 à décembre 2024).
Ainsi, de nombreux fonctionnaires se retrouvent cette année avec un manque à gagner de plusieurs centaines d’euros, voire plus d’un millier pour certains. Cette suppression, combinée au gel des salaires, alimente le mécontentement des agents et des syndicats, qui dénoncent une dégradation continue des conditions salariales dans la fonction publique.
Une réforme encore floue et des incertitudes pour l’avenir
L’ancien ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avait évoqué en 2023 la possibilité de supprimer définitivement la GIPA, estimant qu’elle profitait davantage aux fonctionnaires de catégorie A, les mieux rémunérés. Face aux critiques des syndicats, il avait envisagé de recentrer la prime sur les agents de catégories B et C, qui perçoivent des salaires plus modestes.
Toutefois, aucune mesure compensatoire n’a été mise en place, et pour l’instant, c’est l’ensemble des fonctionnaires qui se voit privé de cette aide. Cette décision risque d’accroître la pression sur les finances personnelles des agents publics et d’amplifier les revendications pour une revalorisation des salaires.
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