Sans rien faire, ils ont touché 1 200 € par mois en plus de leur salaire

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Une somme de 1 200 euros versée chaque mois, sans condition de travail, sans critères de ressources, et sans obligation de contrepartie : c’est l’expérience concrète menée en Allemagne dans le cadre d’un projet d’étude sur le revenu universel. Ce test à grande échelle, inédit par son montant et sa durée, a permis à un panel de citoyens de vivre une situation économique inédite. Les résultats montrent des effets profonds sur la qualité de vie, les projets personnels et la santé mentale des bénéficiaires.

Le principe du revenu universel tel qu’expérimenté en Allemagne

L’expérimentation s’est déroulée sur plusieurs mois, avec un panel de 122 personnes âgées de 21 à 40 ans. Chaque participant a perçu 1 200 euros net par mois, sans être tenu de justifier son statut professionnel ou son niveau de revenus. L’étude, menée par l’association allemande Mein Grundeinkommen en partenariat avec le site Financecue, visait à observer l’évolution des comportements individuels lorsqu’une forme de sécurité financière de base est garantie.

Ce financement n’a pas été assuré par l’État mais par des dons privés, un modèle participatif qui permet de tester de manière neutre les effets du revenu de base.

Les effets observés pendant les mois de versement

Les bénéficiaires ont été suivis à différents niveaux : bien-être mental, parcours professionnel, niveau de consommation et implication sociale. Plusieurs tendances communes ont émergé au fil du temps :

  • Réduction du stress et de l’anxiété liés aux finances
  • Augmentation de l’engagement dans des projets personnels ou citoyens
  • Reprise d’études ou reconversions professionnelles facilitées
  • Moins de dépendance à des emplois mal rémunérés ou précaires
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Pour la majorité, le montant perçu ne remplaçait pas un salaire complet, mais il permettait de sécuriser des dépenses fixes ou de lisser les aléas budgétaires. Ce soutien a souvent servi de levier à des décisions de changement de vie jusque-là bloquées par la crainte de manquer de ressources.

Le financement et l’indépendance du dispositif

Contrairement aux dispositifs publics classiques, cette initiative n’a pas été financée par des impôts ou des contributions sociales. Elle repose exclusivement sur la générosité de citoyens engagés, dans une logique d’expérimentation sociale indépendante. Ce choix a permis une grande souplesse dans la gestion des critères, mais limite pour l’instant la généralisation du dispositif.

Il s’agissait avant tout d’observer si, en l’absence de pression financière immédiate, les comportements individuels changent de façon durable et positive.

La comparaison avec les dispositifs existants en Europe

À l’échelle européenne, l’Allemagne fait figure de précurseur avec ce type de test structuré et documenté. D’autres pays, comme la Finlande ou les Pays-Bas, ont également mené des projets pilotes, souvent avec des montants plus faibles ou des critères d’éligibilité restreints.

En France et en Italie, aucun revenu universel pérenne de ce type n’est actuellement mis en place. Cependant, certaines aides locales ou expérimentations ponctuelles peuvent s’en approcher, notamment dans le cadre de dispositifs d’insertion ou de lutte contre la précarité. Ces initiatives restent toutefois limitées dans le temps et l’espace.

Le potentiel du revenu universel pour l’avenir

Cette étude a permis de remettre en question un certain nombre d’idées reçues sur le lien entre rémunération et productivité. Les résultats suggèrent que la suppression du stress économique n’entraîne pas une baisse d’activité, mais plutôt une réorientation vers des choix plus réfléchis, plus durables, et souvent plus bénéfiques pour la société dans son ensemble.

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Des experts en sciences sociales et en économie, comme ceux de l’université Humboldt à Berlin, ont souligné l’intérêt de prolonger l’expérimentation à d’autres tranches d’âge et profils sociaux pour vérifier la robustesse des résultats sur le long terme.

Les chiffres clés de l’expérimentation allemande

Élément Détail
Montant mensuel versé 1 200 €
Durée de l’expérimentation 6 mois
Nombre de participants 122 personnes
Conditions d’accès Aucune condition de ressources ou d’activité
Financement Dons privés (Mein Grundeinkommen)

Ce modèle, bien qu’encore en phase de test, alimente le débat public dans plusieurs pays. Il met en lumière une nouvelle manière de concevoir la solidarité économique et la redistribution, sans condition ni culpabilisation.

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Amandin Quella-Guyot

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