Puis après se l’accommoda;
Puis parmi d’autres paons tout fier se panada,
Croyant être un beau personnage.
Quelqu’un le reconnut: il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par messieurs les paons plumé d’étrange sorte;
Même vers ses pareils s’étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d’autrui,
Et que l’on nomme plagiaires.
Je m’en tais, et ne veux leur causer nul ennui:
Ce ne sont pas là mes affaires.
Se l’accommoda: Le fit sien.
Se panada: Se pavana, marcha comme un paon. Nous retrouvons le terme dans « Le Paon se plaignant à Junon » (vers 14, 15) « Qui te panades, qui déploie / Une si riche queue, […] ».
Berné: Désigne initialement le jeu ou la brimade qui consiste à faire sauter quelqu’un dans une couverture tenue aux quatre coins (de l’ancien français ‘brener’ qui signifie vanner le blé’).