Retraités, le nouveau tour de vis fiscal qui risque de plomber la note dès l’an prochain

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En 2026, une modification majeure du calcul de l’abattement fiscal sur les pensions de retraite entrera en vigueur, avec des conséquences directes sur le montant de l’impôt pour plusieurs millions de retraités français. Ce changement, présenté comme une simplification, ne sera pas sans impact sur de nombreux foyers, en particulier ceux dont les pensions sont supérieures à la moyenne. Voici ce qu’il faut retenir de cette réforme et comment s’y préparer.

Un abattement de 10 % remplacé par un forfait de 2 000 euros

Jusqu’à présent, chaque pension de retraite bénéficie d’un abattement de 10 % sur le montant déclaré, avec un plafond annuel de 4 399 € par personne. Ce mécanisme permettait à tous les retraités, quels que soient leurs revenus, de diminuer leur base imposable, et donc leur impôt, de façon proportionnelle à leur pension. Les retraités percevant des pensions confortables étaient les principaux bénéficiaires de ce système, bien que les petites retraites y trouvaient aussi leur compte.

À partir de janvier 2026, ce calcul en pourcentage disparaît au profit d’un montant fixe : 2 000 € d’abattement par personne, appliqué à tous les retraités, quel que soit le niveau de la pension. Pour un couple, le total s’élèvera à 4 000 €.

Un avantage fiscal redéfini selon le niveau de revenu

Ce nouveau forfait vise à rendre le système “plus juste” et plus lisible, en particulier pour les retraités aux revenus modestes. Concrètement, les retraités dont la pension annuelle est inférieure à 20 000 € par an (ou 40 000 € pour un couple) bénéficieront d’un abattement plus avantageux qu’auparavant. Ce public pourra profiter non seulement d’un impôt allégé, mais aussi d’une baisse du revenu fiscal de référence, un critère important pour l’attribution de certaines aides sociales.

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En revanche, les retraités dont les pensions dépassent 20 000 € par an verront la part déductible de leur revenu diminuer. Sous l’ancien système, une pension de 25 000 € donnait droit à une déduction de 2 500 €. Dès l’an prochain, le même retraité ne pourra déduire que 2 000 €. L’écart se creusera avec l’augmentation du niveau de pension, pouvant représenter plusieurs centaines d’euros de différence chaque année.

Anticiper pour mieux gérer sa fiscalité

La réforme crée ainsi une frontière nette entre les gagnants et les perdants du nouveau calcul. Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel de :

  • Faire le point sur le montant total des pensions perçues en 2025 ;

  • Calculer l’abattement auquel le foyer aurait eu droit sous l’ancien et le nouveau système ;

  • Simuler le montant de l’impôt pour ajuster son budget en conséquence ;

  • Vérifier si la baisse du revenu fiscal peut donner droit à de nouvelles aides sociales.

Des ajustements sont possibles, notamment en profitant de crédits d’impôt, en étudiant les possibilités de quotient familial, ou en explorant les dispositifs destinés aux seniors (dons, emplois à domicile…).

Une réforme aux conséquences variables

Ce changement de cap fiscal est présenté comme un outil d’équité et de simplification, mais il modifie en profondeur les équilibres. Si certains retraités modestes seront gagnants, de nombreux foyers aisés ou aux revenus élevés devront anticiper une hausse de leur imposition annuelle. Une préparation attentive et des simulations adaptées à chaque profil s’imposent dès à présent pour traverser ce tournant fiscal en toute sérénité.

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Amandin Quella-Guyot

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