La retraite, on l’imagine comme une nouvelle vie… mais le compte est-il vraiment bon ? Avec une pension moyenne de 1 626 € bruts par mois, les retraités français vivent-ils confortablement ? La dernière étude de la DREES, publiée fin 2024, dresse un portrait sans fard : le seuil pour “vivre décemment” serait de 1 634 € nets mensuels pour une personne seule… propriétaire de son logement. Une barre symbolique qui laisse bien des retraités sur le fil, surtout quand le loyer s’ajoute à la note.
Un montant moyen qui masque des inégalités frappantes
Sous la moyenne nationale (1 626 € bruts, soit 1 512 € nets), de grandes disparités subsistent selon le sexe, le parcours professionnel et le régime de retraite. Les femmes, par exemple, touchent en moyenne 1 268 €, contre 2 050 € pour les hommes. Même en intégrant la pension de réversion, l’écart reste de 26 %.
À cela s’ajoutent les différences de régime :
- Le régime général (CNAV, MSA) calcule sur la base des 25 meilleures années.
- L’AGIRC-ARRCO fonctionne par points.
- Les régimes spéciaux appliquent des règles parfois plus avantageuses.
Résultat : certains retraités dépassent 3 000 € par mois, mais beaucoup vivent sous la barre des 1 000 €. Les dépenses incontournables (alimentation, santé, logement) pèsent lourd, surtout avec l’inflation.
Le minimum vital : un équilibre fragile pour une majorité de retraités
Selon une étude de l’IRES, il faudrait 1 634 € mensuels pour couvrir les besoins essentiels d’un retraité propriétaire : se nourrir, se déplacer, se soigner, conserver des liens sociaux… Mais ce montant ne prend pas en compte le paiement d’un loyer. Pour les locataires, l’équilibre budgétaire devient vite impossible, d’autant plus que les dépenses de logement arrivent très loin devant l’alimentation ou la santé.
L’inquiétude est palpable : 77 % des Français craignent de manquer à la retraite, et 66 % ignorent le montant qu’ils toucheront réellement. Le manque d’anticipation risque de se payer cher, alors que l’âge légal recule progressivement à 64 ans.
Épargner pour maintenir son niveau de vie : une pratique encore minoritaire
Face à cette réalité, l’épargne apparaît comme la seule solution pour garantir un “confort” à la retraite. Pourtant, la dernière enquête IFOP révèle que 42 % des Français ne s’intéressent pas aux produits d’épargne, et 53 % n’ont aucun placement dédié à leur retraite.
Le Plan Épargne Retraite (PER), pourtant fiscalement avantageux, reste peu populaire : seuls 15 % des Français le considèrent pertinent. Ceux qui l’adoptent le font principalement pour constituer une réserve de précaution (59 %), préparer la retraite (28 %) ou aider leur famille (19 %).
Sans revenus complémentaires, beaucoup risquent de voir leur niveau de vie chuter, surtout face à la hausse des prix et au poids du logement.
Alors, c’est quoi, une retraite “confortable” aujourd’hui ?
Concrètement, il faut viser au moins 1 634 € par mois si vous êtes propriétaire… et beaucoup plus si vous louez. Le montant moyen ne suffit souvent pas à maintenir le niveau de vie espéré après une carrière entière.
La clé ? Anticiper tôt, diversifier ses sources de revenus, et s’informer sur les dispositifs existants. La retraite “dorée” n’est plus automatique – elle se prépare, parfois bien avant le dernier jour de travail.
En résumé, l’étude brise les illusions : pour vivre sereinement sa retraite, il ne suffit pas de toucher la moyenne… il faut anticiper, épargner, et savoir s’adapter à une réalité en constante évolution.
Et vous, savez-vous combien il vous faudra pour profiter de vos vieux jours sans vous priver ?
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