À première vue, tout semble idéal. Un secteur en croissance constante. Des offres d’emploi qui pleuvent. Un salaire plutôt attractif. Et surtout, un intitulé valorisant : chef de projet IT. Un rôle au cœur des transformations numériques, souvent associé à l’innovation, à l’agilité, au challenge. Sur le papier, c’est tentant. En entretien, encore plus.
Mais quand on gratte un peu la surface, le tableau change. Derrière le boom des recrutements dans ce domaine, se cache une réalité moins reluisante. Fatigue chronique, pression continue, horaires extensibles, charge mentale intense… Le chef de projet IT arrive en tête des professions les plus sujettes au burnout en 2025. Et ce n’est pas qu’une tendance passagère.
Pourquoi ce poste attire autant… pour ensuite user autant ?
L’explication tient en un mot : surcharge. Ce poste exige d’être partout, tout le temps. Il faut savoir gérer des plannings mouvants, coordonner des équipes éclatées, dialoguer avec des profils très différents (développeurs, commerciaux, direction), tout en absorbant les imprévus, les retards, les bugs… et les attentes parfois floues du client ou du management.
Le chef de projet IT doit jongler avec l’urgence permanente, tout en gardant le cap sur les objectifs à long terme. Un véritable exercice d’équilibriste, sans filet. Et quand la reconnaissance n’est pas à la hauteur de l’effort fourni, quand les moyens sont insuffisants ou que les deadlines s’accumulent sans répit, c’est l’usure qui s’installe. Silencieuse, mais redoutablement efficace.
Des symptômes qui s’installent, souvent trop tard
Le piège, c’est que tout commence souvent très bien. Motivation au maximum. Envie de prouver, de faire ses preuves, de « livrer ». Alors on s’investit, on fait des heures en plus, on prend sur soi. Et puis, les premiers signes arrivent : insomnies, fatigue qui ne passe pas, irritabilité, difficultés à déconnecter. Mais le projet continue, les attentes aussi. Alors on serre les dents.
Le burnout ne tombe pas d’un coup. Il grignote, morceau par morceau. Et une fois qu’il est là, la chute peut être brutale. Certains quittent tout. D’autres mettent des mois à se reconstruire. Car dans ce métier, la pression est souvent invisible aux yeux des autres, mais très réelle pour celles et ceux qui la vivent.
Comment éviter l’engrenage ?
Avant d’accepter un poste de chef de projet IT, il est crucial de poser les bonnes questions. Non pas sur le salaire ou les avantages — même s’ils comptent — mais sur l’équipe, le niveau d’autonomie, le soutien du management, la clarté des objectifs. Il faut aussi savoir dire non, fixer des limites, et surtout… accepter qu’on ne peut pas tout gérer, tout le temps, seul.
Les entreprises ont leur part de responsabilité. Certaines l’ont compris : elles repensent la charge de travail, instaurent du télétravail raisonnable, misent sur des binômes, investissent dans le bien-être mental. D’autres, hélas, restent dans le culte de la performance à tout prix. Et ce sont leurs salariés qui paient la note, tôt ou tard.
Et maintenant ?
Ce poste n’est pas à fuir systématiquement. Il peut être passionnant, stimulant, gratifiant. Mais il ne doit pas être accepté les yeux fermés. Il mérite d’être abordé avec lucidité, préparation, et une vraie conscience des enjeux qu’il implique au quotidien. Derrière les promesses de carrière, les mots-clés flatteurs et les projets « stratégiques », se cache parfois un épuisement à peine voilé.
Avant de dire oui, mieux vaut réfléchir à cette simple question : à quoi bon courir vite si c’est pour aller droit dans le mur ? Un bon projet, c’est aussi celui qui respecte l’humain.
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