L’IA débarque dans les tribunaux américains et bouscule déjà les habitudes

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Dans les tribunaux américains, une révolution silencieuse se joue. L’intelligence artificielle n’est plus seulement un gadget technologique, elle s’invite dans les procès. Des victimes qui témoignent grâce à un avatar, des juges qui font leurs recherches avec ChatGPT, et même des avocats qui préparent leurs recours avec des IA spécialisées… Bienvenue dans une justice version 2.0.

L’exemple le plus marquant s’est déroulé à Phoenix : Chris Pelkey, victime d’un meurtre en 2021, “a pris la parole” lors de l’audience… par l’intermédiaire d’un double virtuel créé par sa sœur. Un moment fort qui a bouleversé la salle et ouvert un nouveau chapitre dans l’usage émotionnel de l’IA.


Quand les juges et avocats passent en mode “IA”

Pour les magistrats et les avocats, l’IA devient un assistant de recherche juridique ultra-rapide. Finies les heures à feuilleter des centaines de pages de jurisprudence : des outils comme Protégé ou CoCounsel font le tri en quelques secondes. Stephen Schwartz, avocat dans le Maine, confirme : “C’est positif pour la justice… si on vérifie tout derrière.”

Car la machine n’est pas infaillible. Certains recours truffés d’erreurs ou de citations inventées ont déjà coûté cher à des cabinets, comme cette amende record de 31 100 dollars infligée à Los Angeles.


Une transformation qui inquiète et fascine

L’IA ne rend pas les jugements, mais elle influence déjà le cheminement des affaires. Choix des références, formulation des faits, priorisation des arguments… Comme si un juge changeait d’assistant, avec un impact potentiel sur l’issue du procès.

Daniel Linna, professeur de droit à Northwestern, y voit une chance unique : “80 à 90 % des gens n’ont pas accès à la justice. Bien utilisée, l’IA pourrait ouvrir la porte à un système plus équitable.” Mais il prévient : formation et vigilance restent indispensables.

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Et demain ?

Personne n’imagine (encore) une IA prononcer une sentence. Pourtant, dans les coulisses, des juges admettent l’utiliser pour tester ou vérifier leurs décisions. Et si cette technologie rendait la justice plus rapide, plus précise, et moins sujette aux erreurs ? La question n’est plus “si” mais “jusqu’où” elle ira.


L’IA s’installe dans les tribunaux américains, permettant aux victimes de témoigner différemment et aux professionnels de gagner du temps. Outil prometteur mais risqué, elle pourrait transformer en profondeur le fonctionnement de la justice.

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Amandin Quella-Guyot

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