Le Lion malade et le Renard ( Livre VI – Fable 14)

Peu de choses à dire concernant cette la fable. La source se trouve chez :Esope (« Le Lion vieilli et le Renard »). La moralité est, dans la version de Nevelet : « La fable apprend que les prudents, se fiant à leurs conjectures, savent éviter les périls. » (« La Fontaine – Fables » ; Le Livre de Poche ; Classiques modernes ; La Pochothèque ; édition de Marc Fumaroli ; 1997, p. 866). Ce thème a souvent été utilisé dans l’Antiquité : voir Horace (Epitre I, 1) et Platon (L’Alcibiade, 123, a)

            De par le roi des animaux,
Qui dans son antre était malade,
Fut fait savoir à ses vassaux
Que chaque espèce en ambassade
Envoyât gens le visiter,
Sous promesse de bien traiter
Les députés, eux et leur suite,
Foi de lion, très bien écrite,
Bon passeport contre la dent,
Contre la griffe tout autant.
L’édit du prince s’exécute :
De chaque espèce on lui députe.
Les renards gardant la maison,
Un d’eux en dit cette raison :
«Les pas empreints sur la poussière
Par ceux qui s’en vont faire au malade leur cour,
Tous, sans exception, regardent sa tanière;
Pas un ne marque de retour :
Cela nous met en méfiance.
Que Sa Majesté nous dispense :
Grand merci de son passeport;
Je le crois bon; mais dans cet antre
Je vois fort bien comme l’on entre,
Et ne vois pas comme on en sort.»

On lui députe : on lui envoie des représentants.