Vous avez lu la première partie d’une fable double. En voici la seconde. Si la première est inspirée d’Esope, il semble bien que celle-ci trouve ses fondements chez Ignace le Diacre, ce compilateur du IXe siècle.
La moralité des deux fables semble la même. Mais, comme le souligne Chamfort (voir ‘Ouvres complètes, Fables et Contes’, notes de J.-P. Collinet, La Péiade, Gallimard, 1951, p.1145) , dans le premier apologue, il ne s’agit que d’un paysan imprudent. Dans le second, au contraire, nous observons un fanfaron (terme repris par La Fontaine au premier vers).
La moralité des deux fables semble la même. Mais, comme le souligne Chamfort (voir ‘Ouvres complètes, Fables et Contes’, notes de J.-P. Collinet, La Péiade, Gallimard, 1951, p.1145) , dans le premier apologue, il ne s’agit que d’un paysan imprudent. Dans le second, au contraire, nous observons un fanfaron (terme repris par La Fontaine au premier vers).
Un fanfaron, amateur de la chasse,
Venant de perdre un chien de bonne race,
Qu’il soupçonnait dans le corps d’un lion,
Vit un berger : «Enseigne-moi, de grâce,
De mon voleur, lui dit-il, la maison,
Que de ce pas, je me fasse raison.»
Le berger dit : «C’est vers cette montagne.
En lui payant de tribut un mouton
Par chaque mois, j’erre dans la campagne
Comme il me plaît, et je suis en repos.»
Dans le moment qu’ils tenaient ces propos,
Le lion sort, et vient d’un pas agile.
Le fanfaron aussitôt d’esquiver;
«Ô Jupiter, montre-moi quelque asile,
S’écria-t-il, qui me puisse sauver!»La vraie épreuve du courage
N’est que dans le danger que l’on touche du doigt,
Tel le cherchait, dit-il, qui, changeant de langage,
S’enfuit aussitôt qu’il le voit.
Venant de perdre un chien de bonne race,
Qu’il soupçonnait dans le corps d’un lion,
Vit un berger : «Enseigne-moi, de grâce,
De mon voleur, lui dit-il, la maison,
Que de ce pas, je me fasse raison.»
Le berger dit : «C’est vers cette montagne.
En lui payant de tribut un mouton
Par chaque mois, j’erre dans la campagne
Comme il me plaît, et je suis en repos.»
Dans le moment qu’ils tenaient ces propos,
Le lion sort, et vient d’un pas agile.
Le fanfaron aussitôt d’esquiver;
«Ô Jupiter, montre-moi quelque asile,
S’écria-t-il, qui me puisse sauver!»La vraie épreuve du courage
N’est que dans le danger que l’on touche du doigt,
Tel le cherchait, dit-il, qui, changeant de langage,
S’enfuit aussitôt qu’il le voit.