Servent souvent d’excuse aux nôtres.
Telle est la loi de l’univers :
Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres .Un manant au miroir prenait des oisillons.
Le fantôme brillant attire une alouette.
Aussitôt un autour, planant sur les sillons,
Descend des airs, fond et se jette
Sur celle qui chantait, quoique près du tombeau.
Elle avait évité la perfide machine,
Lorsque, se rencontrant sous la main de l’oiseau,
Elle sent son ongle maline.
Pendant qu’à la plumer l’autour est occupé,
Lui-même sous les rets demeure enveloppé :
«Oiseleur, laisse-moi, dit-il en son langage;
Je ne t’ai jamais fait de mal.»
L’oiseleur repartit : «Ce petit animal
T’en avait-il fait davantage?»
Pervers: à prendre avec le sens général de « méchants ».
SI tu veux…: Ce vers est écrit en italiques. Il est le seul de l’ouvrage ainsi présenté. On n’en connaît pas la raison exacte. Serait-ce pour marquer l’ importance particulière que lui attribuait La Fontaine ? Le fabuliste écrira d’autre part « Il est écrit qu’à nul il ne faut faire / Ce qu’on ne veut à soi-même être fait » (Le conte des « Rémois », v. 147-148). A rapprocher du vers de Corneille « Quoi ! tu veux qu’on t’épargne, et n’as rien épargné » (« Cinna, Acte IV, scène II).
Le « miroir aux alouettes ». Son mouvement rotatif, allié aux reflets du soleil, attire les oiseaux et les hypnotise.
Oisillons: Il ne s’agit pas de jeunes oiseaux mais de petits oiseaux comestibles.
Maline: maligne. – Le masculin pour « ongle » ne s’est pas encore imposé du temps de La Fontaine.