Prélat, écrivain et célèbre prédicateur catholique français surnommé «l’Aigle de Meaux».
Né à Dijon le 25 septembre 1627, Bossuet fit ses études secondaires chez les jésuites du Collège des Godrans et effectua des études supérieures au Collège de Navarre, une des maisons de l’Université de Paris. Il fut ordonné prêtre en 1652. Il fut orienté vers la prédication par saint Vincent de Paul, dont il soutenait l’action. Nommé évêque de Condom (Gers) en 1669, il subordonna de 1670 à 1681 ses activités pastorales à la fonction de précepteur du Dauphin Louis de France, le fils du roi Louis XIV et de Marie-Thérèse. Il écrivit différents livres pour son élève, dont son fameux Discours sur l’histoire universelle en 1681. Ce discours est un brillant résumé de ce que l’on pouvait savoir sur l’Antiquité, mais surtout un essai de philosophie chrétienne de l’histoire dont il établit les principes. Il tenta d’y faire une synthèse de l’ordre établi par Dieu et du rôle des hommes dans l’histoire.
En 1681, il fut nommé évêque de Meaux et lutta, en tant que théologien, contre les protestants. Il mourut à Paris, le 12 avril 1704.
Orateur hors pair, Bossuet fut admiré pour ses Oraisons funèbres et les discours, sermons et panégyriques de saints qu’il prononça tout au long de son ministère. Il fut impliqué dans le conflit qui opposa Louis XIV et le pape Innocent IV sur le droit d’ingérence du Saint-Siège dans les affaires de la France et il soutint la cause du roi. En véritable chef de l’Église de France, il écrivit en 1682 la Déclaration du clergé de France dans laquelle il cherchait à concilier autorité papale et libertés gallicanes. Les arguments développés par Bossuet dans sa défense des droits de l’Église de France serviront de base aux revendications ultérieures d’une certaine autonomie du souverain français et de son clergé à l’égard du Saint-Siège. Bossuet fut par ailleurs très engagé dans la lutte contre le protestantisme. Il écrivit en 1688 une Histoire des variations des Églises protestantes. De 1690 à 1693, il entretint avec le philosophe luthérien Leibniz une correspondance sur la réunification des Églises, que celui-ci pensait possible. La prise de partie virulente de Bossuet contre le protestantisme entrava les possibilités d’ouverture que pressentait Leibniz. Bossuet lutta également contre le quiétisme, courant spirituel et mystique qui prônait la recherche de Dieu dans un pur amour. Il écrivit un pamphlet, Relation sur le quiétisme (1698), qui entraîna en 1699 la condamnation à Rome de la doctrine de Mme Guyon et des écrits de Fénélon par Innocent XII, représentants français du quiétisme. Cette querelle bloquera pour longtemps le développement du mysticisme français. Bossuet mourut en pleine polémique avec Richard Simon à propos de l’exégèse et de la critique historique des écrits bibliques.