François de Maucroix Un ami pour une vie

Avocat et poète, né à Noyon en 1609, mort à Reims en 1708. François Maucroix commence ses études à Château-Thierry sur les mêmes bancs que La Fontaine, fait son droit à Paris, devient avocat et est introduit dans la société des gens de lettres. De 1636 à 1650, donne diverses poésies, publiées dans les Recueils du temps. Avocat, il réussit peu.Son père le fait entrer comme conseil chez Joyeuse, lieutenant du roi au gouvernement de Champagne. Il était employé pour s’occuper des papiers et des comptes de Monsieur de Joyeuse. Sa belle voix et sa façon plaisante de déclamer des vers en firent aussi l’ami de Madame de Joyeuse à qui il lisait des vers de sa composition. Il devint le confident de Madame lorsque son mari se prit à conter fleurette à une belle nommée Toussini qu’il avait installée à domicile.

Monsieur de Joyeuse demande alors à Maucroix de « s’occuper » de sa fille Henriette.François tombe rapidement amoureux, mais on la fiance au marquis de Lénoncourt. Celui-ci est tué au siège de Thionville, et la belle épouse le marquis des Brosses. Maucroix quitte alors le service de Monsieur de Joyeuse et achète un canonicat à Reims. Certains disent que c’est par dépit amoureux que Maucroix acheta cette charge et entra dans les ordres. Mais son frère était déjà chanoine et François voyait pas mal d’avantages à épouser l’Eglise. Après avoir longtemps hésité, après des jours et des nuits de discussion avec La Fontaine (il en reste la fable « Le Meunier son fils et l’Ane », dont le préambule résume ces discussions), c’est en 1647 que Maucroix se décide. Sa vie de chanoine fut assez heureuse.

En premier lieu il fut l’ami intime de a Fontaine, son condisciple de collège, sur la formation et l’oeuvre duquel il exerça une influence sensible. Son admiration pour l’Astrèe aussi bien que pour les Odes de Malherbe retentit sur le goût du fabuliste. La Fontaine inséra d’ailleurs des pièces de son ami dans ses propres recueils (en particulier une  » Ode au roi  » dans celui de 1671) ; certaines fables et plus encore les Contes portent la marque de leurs conversations et échanges.

Après avoir rempli une mission diplomatique en Italie pour le compte de Fouquet, il devient l’âme d’un cercle rémois fréquenté par des dames de la haute société , et compose des pièces anodines, telles Mademoiselle Soin, La Vespière… Il a laissé des traductions de Démosthène, Cicéron, Horace, Quintilien, Platon… Ses oeuvres ont été publiées en même temps que celle de La Fontaine en 1685, et en 1726, sous le titre de Nouvelles Oeuvres de l’abbé de Maucroix.

C’est à lui  que La Fontaine écrivit sa dernière lettre en 1695.

Merci à René à Wadier et à « l’Ane Onyme » pour leurs recherches.