La Cigale et la Fourmi
Livre I - Fable 1
C’est ici la seule apparition de la cigale dans les fables (nous pouvons cependant la retrouver brièvement dans « La Vie d’Esope le Phrygien »). Cet insecte, dans l’Antiquité, symbolisait le poète dans toute son insouciance (« Je suis l’insecte aimé du poète et des dieux », écrira bien plus tard Jean Aicard, dans « Poèmes de la Provence »). Chevalier et Gheerbrant notent la cigale « est devenue l’attribut des mauvais poètes, dont l’inspiration est intermittente. Elle est prise pour l’ image de la négligence et de l’imprévoyance (La Fontaine) » (« Dictionnaire des symboles », Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Editions Robert Laffont, 1982, p. 198. Pour Jean Baudoin, la cigale évoque Homère. Pour la fine bouche, citons Jean Lautret qui écrivait en 1619 « J’ai imité donc les cigales / Qui se dupaient sans intervalles, / Voyant travailler les formis. / Ha ! qu’il n’y a telle finesse / Que d’acquérir pour sa vieillesse / Un peu de bien et des amis. » (cité dans « La Fontaine - Œuvres complètes, tome I ; Fables, contes et nouvelles » édition établie, présentée et annotée par Jean-Pierre Collinet ; NRF Gallimard ; Bibliothèque de La Pléiade ; 1991, p. 1060).
De mouche ou de vermisseau: Jean-Henri Fabre (1823-1915) dans ses « Souvenirs entomologiques »
relève les erreurs de L.F. concernant la cigale elle ne dispose pour s’ alimenter
que d’un suçoir et n’a rien
à faire de mouches ou de vermisseaux.
Il y a d’autres fantaisies la cigale meurt à la fin de l’été et ne peut donc
crier famine quand la bise souffle. La fourmi, qui dort en hiver dans sa fourmilière ne
peut l’entendre ; d’autre part, elle est carnivore et n’ amasse pas le
grain... ». La Fontaine est un naturaliste plein de fantaisie, sans souci de la vérité
[...]. Mais [...], c’est un peintre animalier de grande valeur. » (René Bray Les «
Fables » de La Fontaine). (Note reprise de Thérèse).
L’août
est la « moisson qui se fait durant le mois
d’août » (Richelet). « Aoust... signifie aussi la récolte, la moisson des blés.
» (Furetière, cité dans « La Fontaine - Fables » ; Le Livre de Poche ; Classiques
modernes ; La Pochothèque ; édition de Marc Fumaroli ; 1997, p. 818). L’orthographe
utilisée ici par La Fontaine n’est pas conforme à l’étymologie (du latin
augustum ») mais seulement en accord avec la prononciation.
Le principal
:le capital.
Son moindre défaut: Il ne faut pas comprendre ce vers en son sens premier mais au
contraire la fourmi peut être habillée de bien des défauts mais pas de celui qui
consiste à prêter inconsidérément.
Emprunteuse:
Le féminin d’emprunteur n’est utilisé que de manière burlesque.
Voyez aussi cette fable illustrée par:
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